Dans l’esprit de quelques personnes, la question de Paul semble vouloir dire, « pourquoi ont-ils été baptisés pour les [à la place des] morts puisque ceux-ci ne ressuscitent pas ? » Mais cette façon de voir, et les pratiques qui en découlent, sont basées sur une mauvaise compréhension du verset. Ce n’était pas enseigné par Christ ni par aucun des apôtres ni pratiqué par l’Église du Nouveau Testament. Cette doctrine a été adoptée au sein du Christianisme traditionnel aux environs de 150 apr. J.-C. par Marcion, un homme qui avait fondé sa propre religion et qui avait établi sa propre Église à Rome en 144.
Dieu enseigne clairement que le baptême doit être précédé du repentir (Ac 2 :28) et de la foi (Mc 16 :16 ; Ac 16 :31,33). Comme les « morts ne savent rien » (Eccl 9 :5), ils sont donc incapables de se repentir ou de croire. Le baptême est pour les vivants en tant que symbole d’admission de leurs péchés. Lorsque l’on se fait baptisé, on est enseveli dans un sépulcre liquide. Lorsque l’on sort de cette « tombe », nous vivons une nouvelle vie (juste) par Christ et la puissance de l’Esprit-Saint en nous (Rom 6 :4 ; 8 :9 ; Gal 2 :20).
Le baptême est aussi un symbole de la résurrection des morts. Sortir de sa tombe liquide, c’est affirmer notre foi dans la résurrection des morts (Rom 6). Accepter de se soumettre à Christ aujourd’hui — crucifier ce que nous sommes — et être baptisé serait une folie s’il n’y avait pas de résurrection à venir. Sans l’espérance de la résurrection, on est aussi bien d’adopter le style de vie qui dit : « si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons » (És 22 :13 ; I Cor 15 :32). Et comme Paul l’a aussi dit, « S’il n’y a point de résurrection des morts… nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (I Cor 15 :13,19).
Le sens du verset 29 est maintenant plus clair. L’ensemble de I Corinthiens 15 traite de la résurrection. Paul utilise l’exemple du baptême comme preuve qu’il y a une résurrection des morts à venir. Par ce qu’ils font, ceux qui se font baptiser démontrent leur espérance en une résurrection. Ce verset a tout simplement été mal traduit à partir du texte grec.
Le mot original grec traduit par « pour » est huper. C’est le même mot qui est traduit par « selon » dans le passage suivant : « car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Phil 2 :13). Dans ce verset, huper ne peut pas signifier « à la place de ». Cela n’aurait aucune signification si le texte se lisait comme suit : « car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, ‘à la place de’ son bon plaisir ». Ce verset, lorsque bien traduit, dit : « car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, pour accomplir son bon plaisir ». Et quel est le « bon plaisir de Dieu » ? C’est que nous devenions Ses véritables enfants… « selon le bon plaisir de sa volonté » (Éph 1 :5) et que nous héritions le royaume (Lc 12 :32).
Paul n’est donc pas en train d’écrire à propos de se faire baptiser « à la place de » ou « pour » les morts. Selon le contexte de I Corinthiens 15 :29, huper devrait être traduits par « pour l’espérance des morts » comme suit : « Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour l’espérance des morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour cette espérance ? »
Quelle est l’espérance des morts ? La résurrection ! Dans ce verset, Paul parle du baptême — sortir d’une tombe liquide — ce qui symbolise l’espérance de la résurrection (Ac 23 :6). Il n’enseigne absolument pas aux chrétiens à se faire baptiser pour les morts.